Doit-on garder l'équilibre à tout prix ?

Je suis du signe de la Balance, signe astrologique réputé pour sa quête de la paix, de l’harmonie et de l’équilibre. Cependant, pour ne pas trahir cette renommée et ce don inné il m’a fallu apprendre à jongler avec le chaos et comprendre que l’équilibre ne se conjugue qu’avec le déséquilibre. Aussi, lorsque j’entends les personnes exprimer qu’elles doivent rester centrées à tout prix pour garder l’équilibre et que je les vois s’accrocher à des pratiques pour s’harmoniser à chaque instant, je me demande si elles ont bien conscience que ce faisant, elles ne font que provoquer exactement l’inverse de ce qu’elles souhaitent.

Car en effet, le déséquilibre intervient pour nous informer qu’un changement, une mutation, une métamorphose sont requis pour permettre à l’équilibre d’advenir à nouveau. Or, lorsque nous cherchons à maitriser et à maintenir l’équilibre et l’harmonie à tout prix, nous empêchons ce changement de se produire et nous accentuons le déséquilibre et donc le mal être.

 

Le changement ne peut se produire qu’au sein du désordre et du chaos. De même, le désordre et le chaos sont des indicateurs de changement et des opportunités de changement. Et c’est seulement parce que nous acceptons inconditionnellement cet état de crise et de turbulence, que nous permettons les mutations nécessaires et donc l’avènement d’un nouvel équilibre.


Il n’y a qu’à observer la nature pour comprendre cette Loi de la Vie et du vivant. Allons-nous combattre le vent qui fait tomber les feuilles des arbres en automne ? Non, nous nous réjouissons qu’elles tombent car elles viennent enrichir l’humus indispensable pour qu’au printemps naisse le renouveau…

 

Ainsi, lorsque la Vie vient nous secouer dans tous les sens, Il n’y a rien d’autre à faire que de lui permettre de faire son œuvre et d’accueillir pleinement le chaos que cela provoque en nous. C’est-à-dire, accepter de lâcher-prise, de se sentir perdu, impuissant, en colère, triste, déprimé, angoissé, confus ou autre… Accepter les dépouillements nécessaires, laisser mourir l’ancien afin de laisser la place au renouveau et donc à l’action juste et à l’équilibre d’émerger par eux-mêmes de l’intérieur.

 

Il ne faut pas oublier que le changement passe par souvent par 3 grandes phases :

  • La première est une phase de déni « C’est ridicule »
  • Ensuite une phase de résistance « je ne vais pas laisser faire cela »
  • Puis une phase d’évidence « pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt ? ».

Donc, c’est un peu ça l’idée, permettre à l’évidence de se mettre en place dans notre vie ! Si ce processus de transmutation n’a rien de confortable car il nous oblige à traverser nos tempêtes émotionnelles, il est le plus puissant, le plus cohérent et le plus durable.

 

A contrario, si nous résistons au chaos, si nous cherchons à maintenir l’équilibre à tout prix en faisant appel à des béquilles illusoires afin de maintenir nos feuilles mortes sur l’arbre alors, la vie risque de nous secouer encore plus fort afin de les faire tomber malgré-nous !

 


Pour illustrer mon propos, j’avais envie de vous raconter un petit conte issu du livre de

Henri Gougaud : Le dormeur et le cavalier (Le livre des chemins) :

 

"Le désert. L’ombre d’une dune. Un homme est là, qui fait la sieste. Il dort, la tête sur son bras. Paix infinie. Feu du soleil. Un petit serpent sort du sable, il escalade l’endormi, se glisse le long de son cou, s’enfonce dans sa bouche ouverte. L’homme sursaute, il se redresse, exorbité, les poings au col. Quelque chose remue dans sa gorge. Il étouffe. Il veut tousser, il ne peut pas. Le voilà qui se prend d’effroi.

Un cavalier vient droit sur lui. L’affolé tente de crier. Tout son être appelle au secours mais il ne peut faire mieux qu’un signe. Il râle comme un moribond, à genoux, courbé, suppliant. Le cavalier bondit à terre, s’approche, sa cravache au poing et sans le moindre mot le fouette et l’accable de coups de pied, l’empoigne, le gifle, le jette. L’autre veut fuir, il tombe, éructe, se prend de terribles nausées, vomit enfin le serpenteau. Il reprend vie, à quatre pattes, sort peu à peu de son brouillard.

  • « Quel est ce fou furieux, se dit-il, ce brigand, cet abominable voyou qui m’est tombé dessus comme un chien enragé ?  Est-il encore là ? Va-t-il m’assassiner ? »

’Lhomme lève le front, regarde de côté. L’étrange cavalier est remonté en selle. Il éperonne sa monture. Il s’en va sans le moindre mot. L’autre, le regardant s’éloigner au galop, comprend alors que l’inconnu vient de le sauver de la mort. Le rosser sans perdre un instant en jérémiades inutiles était le seul moyen de révulser son corps et de le délivrer du mal qui l’étouffait. On dit que les démons singent parfois les anges. L’inverse est aussi vrai, plus souvent qu’on ne croit. "

 


Tout cela pour en venir aux énergies de la nouvelle lune qui se déroule ce mois-ci en balance (énergie d’équilibre) qui est en conjonction avec mars (énergie d’action et de désir) mercure (énergie de communication) lui-même en carré à pluton en capricorne (énergie de chaos)

 

👉 Laisse ton véritable désir émerger de l’intérieur, permet à ton guerrier (ton cavalier d’épée) de faire son œuvre afin d’exprimer et libérer les émotions qui t’étouffent et permettre à l’équilibre et l’harmonie de s’installer dans ta vie…

 



Écrire commentaire

Commentaires: 0