Le libre arbitre, fantasme ou réalité ?

L’être humain serait doté d’un libre arbitre qui lui donnerait la possibilité de choisir la direction de son existence ou encore de décider des conditions nécessaires à son bonheur ?! J’avoue que je l’ai cru pendant longtemps et cela jusqu’au jour où, à travers une série d’épreuves aussi subites qu’impensables, la Vie m’a démontré le contraire :  divorce, rupture professionnelle, soucis financiers, difficultés familiales, problèmes de santé, l’univers tout entier s’est mis à « conspirer contre moi » sans que je puisse me battre, ni me débattre.

Quel choix ai-je fait à ce moment-là ? Aucun. Je n’ai fait aucun choix, car je n’avais pas le choix. Totalement terrassée, je me suis laissé traverser par un immense sentiment d’impuissance et c’est l’évidence qui s’est imposée à moi. Évidence tellement puissante qu’elle s’est accomplie sans que ma volonté mentale ne puisse intervenir en quoi que ce soit. Ainsi, ce que je croyais être « une conspiration destructrice » n’était autre que l’injonction que la Vie me lançait afin d’obéir à mes rêves avec l’opportunité de les réaliser enfin. Alors, intimidée face à l’ampleur de la tâche mais grisée par un sentiment de joie et de légèreté, je me suis relevée pour emprunter la voie surprenante mais ô combien pétillante que la Vie venait de m’ouvrir.

 


Le cœur ne choisit jamais

Le cœur va toujours vers l’évidence. Fidèle à notre essence profonde, il nous ouvre à notre part sensible et intuitive et par « le bout du nez » il nous mène vers la splendeur de notre divine nature. Parfois, il nous tire, il nous pousse quitte à nous bousculer voire à nous faire tomber pour nous faire abdiquer, mais c’est lui qui mène la danse de la Vie (É-vi-dence), car il en est l’essence.

N’avez-vous jamais vécu ce sentiment délicieux que « cela » se décide au-delà de vous, à travers vous sans avoir le choix ?  Et pourtant, lorsque j’observe le chemin parcouru, je m’aperçois combien les grands tournants de ma vie se sont toujours produit ainsi.

Le cœur ne choisit jamais, il dit OUI à CE qui Est, sans jugement ni condition… Cependant la seconde d’après, le mental - régi par la peur et le besoin de sécurité - s’empresse de répondre : OUI, mais…

 

L'illusion du mental

Tant qu’on ne lui a pas précisé le contraire, notre mental croit avoir une liberté de choix et donc un libre arbitre. D’ailleurs, souvent il nous « prend la tête » pour décider de ce qu’il croit être le meilleur, pensant naturellement que notre bonheur ou notre malheur dépendent de ses choix arbitraires. Ainsi, le mental vit dans la peur permanente de se tromper et donc dans les attentes et les quêtes de résultat.

Mais, d’une part, dès qu’il y a des attentes il ne peut pas y avoir de réelle liberté et, d’autre part, sur le plan existentiel, quelle liberté avons-nous vraiment ? Nous sommes le produit d’une histoire intime et sociale qui nous dépasse, nous conditionne et détermine à notre insu nos choix de vie. Notre soi-disant libre arbitre est donc profondément imprégné par nos loyautés inconscientes, notre héritage culturel, nos codes sociaux, etc., et nous maintient alors dans une vision étriquée de nous-même.

Et enfin, déléguer notre bonheur au choix arbitraire de notre mental conditionné consiste tout simplement à lui faire croire qu’il a le pouvoir de contrôler le cours de la Vie et que c’est lui qui mène la danse. Quelle illusion et quelle perte d’énergie !

 

Pile ou face ?

Impartiale, la Vie suit son cours au-delà de la matière, du temps et de l’espace et, qu’on le veuille ou non, inlassablement Elle nous amène vers Elle-même. Quitte à nous plier, nous casser, nous morceler, la Vie nous veut Vivant et tout Amour avec Elle.  

Ainsi, face à Elle, la seule liberté que nous ayons est, soit d’aller dans son sens en entrant dans la danse de « l’évidence » et la joie d’Être ce que nous sommes, soit d’aller à contre-sens en entrant dans la résistance et donc la souffrance de ne pas Être ce que nous sommes.

 

Dans les deux cas, le flux de la Vie nous guide inexorablement vers notre nature profonde. Notre vraie liberté réside donc uniquement dans la nature de notre relation à CE qui EST et non pas dans la maîtrise de CE qui EST.

 



 

Alors, si vous pensez sincèrement avoir un choix à faire, je vous invite à observer si l’évidence se manifeste

et sinon, ne perdez ni votre temps ni votre énergie : Jouer le à pile ou face !

 

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